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EGLISE PROTESTANTE UNIE DE VOIRON
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Culte du 6 novembre

Lundi 07 Décembre 2020

Noël

Ps. 34, Es. 31,31-34 ; Es 40, 9-11 ; Luc 1, 26-38

Une attente permanente de Noël:

Cette espérance de voir la promesse de Dieu se réaliser  traverse tout l’Ancien Testament. C’est le livre d’une attente qui grandit sans cesse. Dieu a fait une promesse à Abraham. Il la réalise en permettant au peuple d’entrer dans le pays de Canaan. : Malgré cette évidence d’une promesse bien tenue par Dieu lui-même, le peuple ne considérait pas que la promesse était définitivement accomplie. Ce n’était jamais assez. Le peuple attendait toujours un nouvel Exode. Cette attente d’une nouvelle Cité de Dieu traverse tout l’Ancien Testament pour se prolonger et se concrétiser dans l’avènement du Nouveau Testament. . Nous avons la trace de cette nouvelle alliance dans la parole du prophète Jérémie :  (Jeremie. 31) «  Voici l’alliance que je conclurai avec la maison d’Israël, je mettrai ma loi au-dedans d’eux, Je l’écrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple ».

Désormais l’on se trouve devant un autre temps, le temps de Noël, de l’accomplissement par Dieu. «  Nous étions esclaves des éléments du monde. Mais, lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son fils né d’une femme et sous la loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la loi » dit Paul dans l’épitre aux Galates.

Jésus le Messie attendu va venir

La réponse de Dieu se manifeste d’une bien étrange façon. Ceux qui attendaient un événement fracassant seront déçus. Ils attendaient que le Messie survienne assis sur un char et que ses armées mettent les Romains dehors. Et voiici que c’est dans un couple sans histoire, perdu dans une petite bourgade de Galilée  que va se manifester la réponse divine pour satisfaire à l’attente de la venue du Messie. Matthieu et Luc ont particulièrement enjolivé l’événement en s’inspirant constamment des hauts faits relatés dans l’Ancien Testament. Un chemin conduit de l’A. T. au N. T. Les prophètes voyaient toujours leurs contemporains en de ça des attentes de Dieu. Les prophètes transposent sans cesse le passé dans le futur. Les évangélistes vont agir dans le même sens. Ils vont reprendre les données de l’A. T. , puis les modifieront  pour finir par dire « ce qui était prévu, attendu,  s’est manifesté ».Témoin le Magificat de Marie qui est une reprise du psaume 34 :

 «  Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit se réjouit en Dieu, mon Seigneur, parce qu’il a jeté les yeux sur sa servante…sa miséricorde s’étend d’âge en âge ( Lc 1 46…) « Magnifiez le Seigneur avec moi, exaltons ensemble son nom ! J’ai cherché le Seigneur et il m’a répondu » ; Ces événements sont appliqués à la naissance de Jésus. Matthieu et Luc racontent un conte qui annonce chacun à sa façon que Jésus est manifestement le Messie annoncé, le Christ. Mt parle à des juifs convertis qui connaissent bien l’A. T. I va donc s’y référer et dire : » Vous voyez ! C’était annoncé. Donc cela se réalise maintenant. Par contre. Luc s’adresse à des païens qui n’ont pas la même culture reeligieuse. Il va faire un catéchisme dans lequel il confie à un ange d’annoncer que l’enfant qui va naître est bien le Messie attendu. Il va présenter les premiers croyants venus adorer l’enfant Jésus, ce  seront des bergers, des païens. Son message est alors :  « Oui ! Le salut concerne le monde entier, au-delà du peuple élu ».

Quand Jésus arrive, c’est l’aujourd’hui. Le maintenant annoncé qui se réalise.

Le message nous est adressé à nous aussi,

Les, chrétiens, hommes et femmes du XXI e siècle, devons annoncer cette bonne nouvelle à nos contemporains  rationalistes et  agnostiques. Ce derniers doutent de la naissance miraculeuse de Jésus alors que cela ne posait pas de problèmes adans l’antiquité.  En l’an 50, soit 20 ans avant l’évangile de Marc, Paul écrit dans l’épitre aux Galates, ((Ga 4, 2 ) que Jésus est né d’une femme et donc, non d’une vierge. Matthieu (1, 14 ) Il écriit ;  « Voici quelle fut l’origine de J. X. Marie sa mère, était accordée en mariage à Joseph. Or avant qu’ils aient habité ensemble, elle se trouva enceinte par le fait de l’Ésprit Saint. ». [1]

Je pourrai relever les nombreuses contradictions entre les evg, contradictions qui révèlent les incertitudes concernant la naissance virginale et confirme en fait ce que dit Paul. Je préfère porter notre attention sur l’attitude de Joseph dans le cas probable où Jésus ne serait pas né du Saint Esprit.

Et si d’après l’évangile, Marie avait été enceinte avant de se marier ?

« Voici comment arriva la naissance de Jésus. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph. Avant leur union, il se trouva qu’elle attendait un enfant ».

 Joseph qui était un brave homme, ne voulait pas la dénoncer. Il se proposa de rompre ses fiançailles et de la renvoyer sans la dénoncer au tribunal (du Sanhédrin). Il aurait dû le faire. Marie aurait été condamnée à mort et lapidée avec l’enfant qu’elle portait. C’était la loi. Joseph lui dit à peu près ceci : « Je vais rompre nos fiançailles et te renvoyer sans te dénoncer. Tu seras sauvée ».  Marie aurait été condamnée à une vie très très difficile. Elle aurait été exclue de la société. Sans travail. Vouée à la mendicité. Sans avoir de quoi vivre avec un enfant qui n’y aurait été pour rien.

Joseph prie et Dieu sans aucun doute lui parle dans son cœur. Joseph comprend le message qui pense-t-il lui vient de Dieu. Il  entend: « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre Marie avec toi. C’est ta femme. L’enfant qu’elle attend vient du Saint Esprit ». Joseph décide donc de garder Marie et d’adopter l’enfant.

La présence insolite de Dieu est la réponse attendue depuis toujours, celle de la venue du Messie

A l’époque, un enfant adopté et reconnu comme son enfant par le père devenait vraiment son enfant. Une remarque s’impose ici : Dieu intervient. Il est présent en toute personne comme il le fut avec Joseph. Il est une énergie constamment à l’œuvre. En toute chose. En toute personne. Sa présence est discrète mais Il insiste. Et il frappe à notre porte dans l’attente de notre réponse. A nous d’être attentifs et disponible pour recevoir son message et agir autant qu’il nous est possible pour être  en harmonie avec sa volonté. Ce n’est pas par une toute-puissance arrogante qu’il se manifeste mais par la loi de l’amour, de l’attention, de l’écoute de celles et ceux qui sont en peine.  

C’est donc grâce à un homme bon et généreux que Jésus, le sauveur de l’humanité, a pu vivre pour nous délivrer son message de la part de Dieu. Du pire est donc survenu le meilleur. C’est ce que raconte souvent la Bible. La religion de ce  temps-là ne faisait qu’aggraver les choses. Joseph a vraiment bien fait de désobéir à la religion qui sévissait à son époque. Dès sa naissance Jésus a vaincu la mort. Joseph n’a pas obéi à la loi. C’était le pire. Par générosité il a préservé la vie.

La venue annoncée du Messie, le Christ, se réalise

Le Magnificat de Marie dans l’évangile de Luc « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit se réjouit en Dieu, mon Seigneur, parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante.  …sa miséricorde s’étend d’âge en âge… » (  Lc 1, 46…)  est un parallèle du psaume 34 : « Magnifiez le Seigneur avec moi, exaltons ensemble son nom ! J’ai cherché le Seigneur et il m’a répondu ! »(574) Tous ces événements sont appliqués à Jésus.

Nous nous interrogeons parfois, inquiets de l’avenir de l’Église. Depuis la mondialisation, le développement du néo capitalisme qui suscite les inégalités, face à la mise en danger des démocraties mises à mal par l’islamisme radical, face également à la mise en danger de la planète qui nous ést pourtant confiée. ,Nous sommes dans un monde qui vit une crise depuis 50 ans, devant la difficulté de témoigner de notre foi de façon à être entendu et compris par nos enfants et ceux qui nous entourent, dans un monde sécularisé dans lequel le christianisme semble en peine pour se manifester, nous attendons Noël. Or Noël vient, Noël est là. Il n’y a donc plus besoin pour le christianisme de rechercher quels seront les élus  qui assureront la mission qui consiste à sauver les nations de leurs  errements, de chercher à quelle utopie confier nos espoirs. Jésus en effet est le Christ, celui qui a réalisé ce qu’il fallait faire pour que le salut soit accordé. A partir du point central de la résurrection de Jésus, le chemin du salut passera du Christ à ceux qui croient en lui, et qui, sauvés par la foi en sa mort, sont conviés à accomplir la mission qui leur est confiée.

 La parole de Dieu est source de vie. Quand cette parole fait irruption, la mort est vaincue pour redonner naissance à la vie. Dieu par sa parole fait toute chose nouvelle. Le Christ est l’être nouveau. Sa naissance en nous est notre victoire Il ressuscite. Il nous ressuscite. C’est-à-dire qu’il nous remet debout quand nous tombons. A noël les jours ont raccourci. Après noël, la lumière revient comme avec le Christ,  Sa lumière perce les ténèbres. Ayons confiance. Noël est la réponse attendue par ceux qui confie à Dieu le soin de donner un sens à leur vie quoi qu’il arrive.

Amen Hugues

 



[1] Pour renforcer sa foi en la naissance miraculeuse, Matthieu cite Esaïe 7, 14 et ss : Le Seigneur lui-même vous donnera un signe. Voici la vierge concevra et mettra au monde un fils que l’on nommera Emmanuel, ». Le texte hébreu utilise le mot ahlma qui désigne une femme en âge d’être mariée. La septante traduira «  bétoulah » utilisé pour désigner la vierge. C’est ce terme que reprendra la tradition.